LE TELEPHONE A L'OREILLE, la Fille regardait par la fenêtre. La rue brillait de décorations, on avait suspendu des couronnes et des guirlandes. Des chants de Noël s'échappaient des haut-parleurs accrochés aux lampadaires. Etrangère à cette effervescence, elle grignotait l'ongle de son pouce. La Mère décrocha. Elles échangèrent quelques banalités pour en arriver à l'essentiel.
Je viens à quelle heure samedi pour t'aider en cuisine ?
Pas la peine de venir, t'inquiète pas. Je n'ai pas besoin de toi.
Ben quand même ! Moi j'aimerais bien participer. D'abord je pourrai voir comment tu fais et puis ça me fait plaisir de préparer le repas avec toi.
Oui mais tu me connais ...
Allez, s'il te plait ! Je serai ta petite main. Au fait, j'achète le sapin ?
Hors de question ! ça perd ses épines, on en colle partout...
Mais pour une fois que vous êtes là à Noël...
N'insiste pas ! On se fait déjà un repas avec des petits plats ! C'est bien suffisant.
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