Ce petit livre, d'une tension érotique parfois à peine soutenable, est d'une extraordinaire pureté. À cause, certes, du langage. Mais plus profondément parce que l'impur, comme l'enfer, c'est les autres, et qu'ici il n'y a pas d'autres. Une femme, un homme qui, d'île en île, sont à eux-mêmes leur île où nul jamais n'a abordé ; seuls, avec « les choses qui passent l'entendement ». Le « maître du fouet » lui-même, à contre-jour, comme masqué, n'est visible que par reflet dans le corps-miroir de la narratrice, objet absolu d'une possession absolue. Inépuisablement renouvelé, réinventé, comme la possession même, le supplice n'est que la pointe extrême d'une extrême passion.
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