Au XIXe siècle, Hector Malot est connu comme romancier célébrant l’enfance et la jeunesse dans Sans Famille. Mais on ignore souvent qu’il travaille aussi comme chroniqueur au Journal pour tous, avant de devenir un romancier populaire célébré dans le monde entier. C’est surtout dans l’organe d’Adolphe Guéroult, L’Opinion nationale, qu’il mène une réflexion sur la littérature, la société, l’art, la guerre, l’éducation corporelle et les courses hippiques. C’est dans ce journal que paraissent régulièrement entre 1859 et 1870 une centaine d’articles et plusieurs feuilletons publiés en recueil ultérieurement.
Ce volume propose une sélection de ces textes, offre une vue d’ensemble sur un aspect méconnu de l’œuvre d’Hector Malot et plonge le lecteur dans la vie quotidienne du Second Empire. En effet, Malot fait la critique littéraire de Victor Hugo, George Sand, Jules Simon et Erckmann-Chatrian. Il analyse aussi en détail la traduction de Shakespeare élaborée par François-Victor Hugo ou loue les bienfaits des ouvrages de Jean Macé et de Charles Dickens. Par ailleurs, le chroniqueur déplore la misère dans les rues, décrit l’inauguration du chemin de fer dans différents départements français, rédige un compte rendu de l’Exposition universelle à Londres ou évoque le miracle de Lourdes. Enfin, les courses hippiques à Spa ou à Longchamp, de même que la gymnastique au grand air préconisée par Eugène Paz montrent un romancier engagé dans son siècle.
Cette anthologie fait redécouvrir Malot sous les traits d’un écrivain-journaliste témoin de l’Histoire.
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