Mon ami Paul Dyas est un charmant jeune homme
Uniformément gris et rimant de travers ;
Et, comme en résumé, tout chemin mène à Rome,
Il pond, — bon an mal an, — son volume de vers.
Vous l’avez rencontré cent fois sur le bitume ;
Mais ganté comme il l’est, et dûment cravaté,
Il a l’air d’un agent de change en grand costume
Et ne rappelle en rien le poëte crotté.
Notez qu’il a les yeux bien fendus en amande,
La moustache insolente et retroussée en l’air
Comme dans les portraits de l’école flamande,
Le front tenace — et l’œil ardent comme un éclair.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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