Rien ne destinait un étudiant aux Langues O’ et en géographie à devenir un grand philosophe de l’écologie. Rien, si ce n’est une attention toute particulière au concept « milieu ». C’est en se demandant « qu’est-ce que l’habiter » que le géographe Augustin Berque est devenu philosophe. En tant que géographe, il pense avec ses pieds, en ce sens qu’il sait que toute pensée est ancrée, située, relative à un milieu. Son œuvre, sous le nom de « mésologie » ou étude des milieux humains, a développé une philosophie qui offre les bases ontologiques et logiques nécessaires au changement de paradigme écologique. Le propos de ce livre est de présenter la mésologie comme une philosophie écologique pour notre temps. Pour cela, il nous faudra comprendre ce qui oppose l’environnementalisme à l’écologisme. Car pour « sauver l’environnement », il faut d’abord retrouver notre milieu. En présentant Augustin Berque comme le philosophe du milieu par excellence, il s’agira aussi de se demander ce que la philosophie écologique contemporaine doit à la géographie.
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