Jean Rouaud enquête sur l’origine du tableau représentant Rimbaud alité, exposé au musée Rimbaud de Charleville, d’un peintre dont on ne trouve nulle trace. Son périple amusé et érudit nous emmène dans le voisinage du jeune poète et des artistes de l’époque afin de découvrir qui se cache derrière le mystérieux Jef Rosman. Suit un deuxième tableau, daté de 1936, représentant trois musiciens qui marchent dans un paysage enneigé. Long poème en vers libres mettant en scène un inquiétant tour de passe-passe : en même temps que la musique amplifiée nous rend sourds aux bruits du monde le ciel se vide du chant des oiseaux. Avec la participation de Robert Johnson, Bob Dylan, Rameau et du violon hérité du grand-père. Dans un dernier texte, Jean Rouaud s’intéresse au film de Ryusuke Hamaguchi Le mal n’existe pas, lequel, sous couvert d’une fable écologique, conduit à s’interroger sur l’épuisement d’un genre qu’on appelait il n’y a pas si longtemps le cinéma. Autour de trois tableaux, ces trois textes se complètent en un ensemble captivant, remarquable d’intelligence et de virtuosité.
|